Avoir peur de l’accouchement est tout à fait normal. Toutefois, chez certaines femmes, cette peur est excessive. On parle alors de phobie : la tocophobie. Qu’est-ce que c’est ? Quels sont les différents types ? Comment se manifeste la tokophobie et quelles en sont les conséquences et solutions ? Découvrez notre dossier complet sur ce mal encore très peu connu du public.
La tocophobie ou la peur panique de l’accouchement
Même si elle reste très peu connue du public, la tocophobie est une affection psychologique assez fréquente. Ce trouble anxieux désigne une peur panique voire totalement irrationnelle de l’accouchement et plus généralement de la grossesse. Les femmes dites tocophobiques ne désirent en aucun cas porter une grossesse ou tout du moins auront du mal à en supporter une si elles étaient enceintes. Mieux, certaines d’entre elles n’éprouvent qu’un pur dégout et une aversion totale envers ce phénomène naturel.
Il faut savoir que d’ordinaire, la peur est une émotion qui permet à l’être humain de se protéger ou d’agir avec promptitude face à un danger. Toutefois, lorsque la peur prend le dessus, il arrive qu’elle paralyse totalement l’individu, le rendant non seulement incapable d’agir, mais monopolisant aussi ses pensées et influençant ses choix.
Il en résulte un total déséquilibre émotionnel, physique et psychique sur la qualité de vie de l’individu. Particulièrement destructrice, la tocophobie génère également ce type de peur irrationnelle chez les patientes. Ainsi, même lorsqu’elles ne sont pas enceintes, celles-ci éprouvent quand même une anxiété extrême à l’égard de l’accouchement. Généralement lié à un traumatisme, la peur d’accoucher toucherait en réalité 2.5 à 30 % des femmes enceintes. Il existerait d’ailleurs plusieurs types de tocophobie.
Différents types et causes de la tocophobie
De manière générale, les psychiatres distinguent 3 types de tocophobie :
- La forme primaire,
- La forme secondaire,
- La forme liée à une dépression prénatale.
La première forme de tokophobie touche souvent chez les femmes n’ayant jamais eu de grossesse ni d’accouchement. Apparaissant souvent à l’adolescence, la forme primaire de la peur de l’accouchement est souvent liée à un traumatisme vaginal ou psychique tels que les accouchements difficiles dans l’entourage ou les abus sexuels.
La seconde forme de la maladie peut quant à elle survenir après un premier accouchement difficile. De ce fait, elle touche bien évidemment les femmes qui ont déjà accouché une fois dans leur vie.
Enfin, la troisième forme de la tocophobie est liée à une dépression prénatale. Elle concerne en réalité des femmes ayant subi un accouchement pénible et traumatisant au point de souffrir d’un baby Blue ou d’un syndrome dépressif.
Il est important de noter que les hommes aussi peuvent être touchés par ce trouble anxieux. Des études rapportent d’ailleurs que 11 % des futurs pères seraient concernés.
Les symptômes de la tocophobie
Liés à l’état anxieux des patientes vis-à-vis de leur grossesse, les symptômes de la tocophobie se manifestent de plusieurs manières différentes. La plupart des femmes touchées par la forme primaire de la maladie souffrent de vomissements et de maux de ventre.
Ces vomissements peuvent être liés à un rejet de la grossesse ou à une manque d’attachement au fœtus. Au niveau de la forme secondaire, on peut noter une forte angoisse à propos de l’accouchement. Les femmes ayant déjà accouché pourraient en effet avoir peur de la douleur, craindre des complications et penser même mourir au cours de la délivrance.
Le manque de sommeil, les troubles alimentaires, les complications médicales, la peur des institutions ou des professionnels de la santé sont tous autant des symptômes que peuvent ressentir les femmes atteintes de tocophobie dépressive.
Les conséquences de la tocophobie
Certaines fois, lorsque la peur d’enfanter est trop intense, les femmes peuvent avoir recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG) alors qu’elles sont enceintes.
D’autres femmes encore iront jusqu’à provoquer une fausse couche en pratiquant des activités physiques intenses tels que le sport. Dans le pire des cas, certaines patientes atteintes de tocophobie demanderont une césarienne programmée (même si elles en ont pas besoin) ou procèderont à une stérilisation.
Plusieurs approches pharmaceutiques permettent de traiter la maladie.
Les solutions envisageables pour la tocophobie
Le recours à un psychologue est la méthode la plus classique pour traiter la peur de l’accouchement. Ces spécialistes de la santé psychique ont les compétences nécessaires pour offrir aux patientes un suivi ainsi qu’une prise en charge personnalisés.
Il faut dire qu’avec un psychologue, la femme tocophobique peut parler de sa mauvaise expérience lors d’un accouchement précédent ou d’un traumatisme antérieur.
Plusieurs autres approches thérapeutiques existent aussi pour remédier à la tokophobie. Il existe par exemple des groupes de parole sur le sujet. Certaines personnes peuvent aussi avoir recours à une hypnose thérapeutique. Basée sur une relaxation profonde, cette méthode permet à la patiente de prendre conscience de ses angoisses et d’apprendre à les surmonter.
Il est également possible de visiter le service d’obstétrique ou de rencontrer les médecins et sages-femmes afin d’être rassuré sur le déroulement de l’accouchement.